Artiste français, grand défenseur de l’estampe originale au 19ème siècle et amateur d’art japonais, il grave ses planches les plus célèbres dès les années 1850. Avec Alfred Cadart (1828-1875), il est l’un des fondateurs, en 1862, de la Société des Aquafortistes à Paris que Rops rejoint : « au bout de six mois j’étais nommé membre du Comité de la Société & à la fin de l’année je remplaçais comme membre du jury de la Société, le peintre-graveur Daubigny. Cela n’était pas si mal pour un petit Belge, venu de Bruxelles, ne sachant pas égratigner un cuivre […] » (éd. 2299). Bracquemond enseigne l’eau-forte à des graveurs débutants dont Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875), Gustave Courbet (1819-1877) et Félicien Rops : « Devers 1862, je vins à Paris pour apprendre ‘Mon art’ avec l’homme ou plutôt avec les deux hommes qui ont le mieux compris l’eau-forte au 19e Siècle : Bracquemond & Jacquemart. » (éd. 2299). Bracquemond et Rops sont nés la même année et évoluent dans le même réseau artistique, faisant valoir tous deux leurs compétences techniques et créatives : les frères Jules (1830-1870) et Edmond (1822-1896) de Goncourt, Philippe Burty (1830-1890), Nadar (1820-1910) et bien d’autres. En 1864, l’éditeur Auguste Poulet-Malassis (1825-1878) et le poète Charles Baudelaire (1821-1867) confient à l’artiste français la réalisation du frontispice du recueil de poèmes Les Épaves mais son projet d’illustration ne convainc pas les deux hommes qui se tournent alors vers Rops. Le dessin de l’artiste belge, représentant un squelette prenant racine dans une végétation où croissent les péchés capitaux, remporte l’adhésion et l’ouvrage sort en 1866, lançant la carrière de Rops dans l’illustration d’ouvrages. Bracquemond participe à la première exposition des impressionnistes en 1874 en présentant notamment Portrait de M. Edwards qu’il publiera un an plus tard, en novembre 1875, dans l’Album de la Société Internationale des Aquafortistes (1869-1877) fondée par Rops. En 1889, Bracquemond est à la tête de la Société des peintres-graveurs : « c’est un homme qui connait ses acides, comme pas un, & qui est adroit comme un singe ! » (éd. 1726).